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L’un des tabous les plus solidement ancrés dans l’imaginaire collectif musulman, c’est l’idée d’un Coran pur, intact, révélé en bloc et préservé dans une forme unique depuis quatorze siècles.  Cette idée, brandie comme un rempart sacré contre toute remise en question, est pourtant historiquement intenable. Car il faut avoir le courage de l’admettre : le Coran que nous lisons aujourd’hui est le fruit d’un processus complexe de compilation, de sélection, de correction et d’harmonisation, piloté par des hommes, dans des contextes politiques bien concrets. Le calife Othman, en imposant une version unique et en ordonnant la destruction des variantes a scellé un pacte entre pouvoir et dogme. L’unification du texte coranique a été un acte politique majeur, un acte de gouvernement autant que de foi. Et il serait naïf de croire que ce choix a été neutre. Comme toute standardisation, il a impliqué des exclusions, des résistances et des silences. Ibn Mas’ud, compagnon respecté du Prophète, a refusé cette version. Ubai Ibn Ka’b, autre figure centrale, a conservé des sourates absentes de la version othmanienne. Leurs voix ont été effacées. Aujourd’hui, leurs divergences ne sont même plus mentionnées dans les prêches. Pourquoi ? Parce qu’elles fissurent le récit commode d’un Coran “intouché, intouchable”. Mais ces faits dérangent. Car reconnaître une histoire du texte, c’est renoncer à l’illusion de son intemporalité. C’est accepter que le divin s’est transmis à travers l’humain, avec tout ce que cela comporte de conflits, de pertes et d’interprétations. Aujourd’hui, à l’ère des réseaux sociaux, où chacun peut brandir un verset pour justifier un avis, une règle ou un jugement, il est plus que jamais nécessaire de déconstruire l’idée d’un Coran monolithique.  Car tant que le Coran sera instrumentalisé comme une arme de pureté dogmatique, il restera prisonnier d’une narration fabriquée. Ce n’est pas le Coran qu’il faut démolir, c’est la manière figée et politique dont il a été verrouillé. C’est cela, la vraie décolonisation spirituelle.  Et elle commence par le courage de poser les bonnes questions, même quand elles font trembler les certitudes.
L’un des tabous les plus solidement ancrés dans l’imaginaire collectif musulman, c’est l’idée d’un Coran pur, intact, révélé en bloc et préservé dans une forme unique depuis quatorze siècles. Cette idée, brandie comme un rempart sacré contre toute remise en question, est pourtant historiquement intenable. Car il faut avoir le courage de l’admettre : le Coran que nous lisons aujourd’hui est le fruit d’un processus complexe de compilation, de sélection, de correction et d’harmonisation, piloté par des hommes, dans des contextes politiques bien concrets. Le calife Othman, en imposant une version unique et en ordonnant la destruction des variantes a scellé un pacte entre pouvoir et dogme. L’unification du texte coranique a été un acte politique majeur, un acte de gouvernement autant que de foi. Et il serait naïf de croire que ce choix a été neutre. Comme toute standardisation, il a impliqué des exclusions, des résistances et des silences. Ibn Mas’ud, compagnon respecté du Prophète, a refusé cette version. Ubai Ibn Ka’b, autre figure centrale, a conservé des sourates absentes de la version othmanienne. Leurs voix ont été effacées. Aujourd’hui, leurs divergences ne sont même plus mentionnées dans les prêches. Pourquoi ? Parce qu’elles fissurent le récit commode d’un Coran “intouché, intouchable”. Mais ces faits dérangent. Car reconnaître une histoire du texte, c’est renoncer à l’illusion de son intemporalité. C’est accepter que le divin s’est transmis à travers l’humain, avec tout ce que cela comporte de conflits, de pertes et d’interprétations. Aujourd’hui, à l’ère des réseaux sociaux, où chacun peut brandir un verset pour justifier un avis, une règle ou un jugement, il est plus que jamais nécessaire de déconstruire l’idée d’un Coran monolithique. Car tant que le Coran sera instrumentalisé comme une arme de pureté dogmatique, il restera prisonnier d’une narration fabriquée. Ce n’est pas le Coran qu’il faut démolir, c’est la manière figée et politique dont il a été verrouillé. C’est cela, la vraie décolonisation spirituelle. Et elle commence par le courage de poser les bonnes questions, même quand elles font trembler les certitudes.

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